Analyse préparatoire d'un sujet de dissertation

 

 

I. Exercice 1

PEUT-ON EN FINIR AVEC LES PREJUGES ?

(Sujet de la section TES – juin 2007)

[L’exercice consiste dans l’analyse d’un sujet de dissertation. Le but est de dégager le problème ouvert par la question. A la suite, vous répondrez aux questions qui vous guident dans votre analyse]

1/ on vous demande : « Peut-on en finir avec les préjugés ? »

- quel sens prend l’expression ici « en finir » ?

- si on suppose qu’il faut « en finir » avec les préjugés, qu’est-ce que cela laisse supposer ? Pour répondre à cette question, demandez-vous quel est le verbe qui s’oppose logiquement à « finir ».

A la suite, si l’on se demande si l’on peut en finir avec les préjugés, n’est-ce pas peut-être parce que notre pensée …………. avec les préjugés ?

- Tirez les conséquences de cette première analyse : pourquoi une telle question se pose-t-elle ? Pourquoi la question de savoir s’il est ou non possible, s’il est ou non en notre pouvoir d’en finir avec les préjugés, apparaît comme un problème réel ?

2/ on vous demande : « Peut-on en finir avec les préjugés ? »

Il s’agit d’une question de possibilité (Peut-on…. ?) : est-il ou non en notre pouvoir de ? Est-il possible de ?

- A la place de « Peut-on », on aurait pu avoir une autre forme d’interrogation, qui ne porterait pas sur une question de la possibilité mais sur une question d’exigence ? Laquelle ? Pourquoi cette question ne s’est pas posée justement ?

- Dès lors, on aurait tendance à dire, d’autant plus si l’on n’oublie pas que la question porte sur les préjugés, que l’on peut en finir avec les préjugés parce qu’on le ……

3/ Arrêtons-nous maintenant sur l’idée de préjugé.

Attention ! Il ne s’agit pas tant de rapporter les préjugés à un domaine donné (ex : les préjugés racistes), ce qui serait restrictif, que de les définir.

- La forme la plus pressante des préjugés se rapporte au domaine éthique (les préjugés racistes que nous évoquions auparavant) mais est-ce la seule ?

- Pour définir le préjugé, on peut s’attacher au concept lui-même : le préjugé consiste à « pré-juger ». Dès lors, par rapport aux jugements que nous prononçons, que sont nos préjugés ? Est-ce que nous en jugeons ? Proposez à la suite une définition du préjugé.

- Désormais, essayez de distinguer un préjugé d’un présupposé, d’une croyance ou encore d’un fondement.

- Plus avant, demandez-vous quelle est l’origine de nos préjugés. Est-elle toujours consciente ? Que satisfont en nous les préjugés ?

4/ Par conséquent, demandez-vous quelles sont les fins de la pensée que contredisent nos préjugés ?

Compte tenu des attributs du préjugé que nous avons dégagés auparavant, quelle forme doit prendre une pensée qui veut en finir avec les préjugés ? 

5/ Enfin, quelles peuvent être les limites d’un tel exercice de pensée ? Quelle maîtrise de la pensée une telle critique supposerait-elle ?

D’autre part, et même si cela pourrait apparaître scandaleux sur un plan éthique, n’y a-t-il pas des préjugés aussi utiles que nécessaires ? Interrogez sur ce point, le rôle des coutumes, des rites en société ou bien encore la signification de l’habitude.

6/ Ayant mis en évidence le problème engagé par la question, rassemblez maintenant la difficulté en faisant apparaître les raisons qui motivent l’une et l’autre perspective, selon que l’on estime que l’on peut en finir avec les préjugés ou qu’on ne le peut pas.

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